top of page

Les tumeurs de vessie sont le plus souvent superficielles. Elles se présentent sous la forme d'un ou de plusieurs polypes bien visibles à la cystoscopie en consultation. Les tumeurs de vessie (qui contiennent toujours des cellules cancéreuses) sont  réséquées par voie endoscopique dans un premier temps. Cette opération a pour but de retirer tous les polypes et de faire des biopsies vésicales. Le résultat de l'intervention est détaillé par le pathologiste qui évalue l’agressivité de la tumeur au microscope et donne un score qui comprend:

1. le degré d'infiltration de la tumeur dans la paroi de la vessie: pTa (superficiel), pT1 (invasif), pT2 ou plus (infiltrant le muscle)

2. le niveau d'agressivité des cellules qui composent la tumeur: bas grade (G1), haut grade (G2)

 

Cette classification a pour objectif de choisir le traitement complémentaire. Les tumeurs dites superficielles ou TVNIM (tumeur n'envahissant pas le muscle) sont les tumeurs pTa et les pT1. Cette classification détermine le risque de récidive ou d'aggravation du carcinome vers des formes plus infiltrantes (pT2).

 

Pour limiter le risque de récidive et de progression, nous devons faire le choix de compléter le traitement par des instillations de BCG 

 

Le BCG dans la vessie? 

Le BCG au contact de la muqueuse vésicale va produire une réaction de défense immunitaire qui sera responsable de la sécrétion de petites molécules (cytokines) dont le rôle est de détruire les cellules cancéreuses. Ce traitement s'accompagne nécessairement d'une inflammation générale de la muqueuse vésicale et est responsable d'effets secondaires. Néanmoins, c'est un traitement très efficace qu'il ne faut pas négliger dès lors qu'il est mis en place. Un abandon de traitement augmente le risque de récidive.

​

Le BCG en pratique

La BCG thérapie intravésicale ou instillations intravésicales est un traitement hebdomadaire. Dans les 4 semaines qui suivent la résection du polype, un rendez vous est pris pour la première instillation. L'infirmière reçoit le patient, s'assure de l'absence d'infection urinaire et procède à l'instillation qui commence par un sondage de la vessie à l'aide d'une sonde lubrifiée. Ce geste ne doit pas être douloureux et ne pas faire saigner. Le BCG est instillée dans la vessie, sans provoquer de réaction immédiate. Le patient reste alors assis, tranquille en retenant le produit pendant au moins une heure. Le produit est ensuite évacué et le

patient rentre chez lui.

​

Le BCG combien de temps ?

La BCG thérapie fonctionne selon des cures. La première est une cure d'induction de 6 instillations hebdomadaire pendant 6 semaines, et est toujours suivie après 6 semaines d'une cure de consolidation de 3 instillations hebdomadaires de 3 semaines; ensuite, c'est la pause, de 6 mois. Nous devons contrôler l'efficacité du traitement par une nouvelle cystoscopie ou fibroscopie tous les 3 mois. Un nouveau contrôle avant la cure de consolidation est optionnel et dépend de la gravité de la tumeur initiale.

Selon les dernières études européennes, il est recommandé de poursuivre par une période d'entretien par deux cures annuelles de trois instillations espacées de 6 mois, selon la gravité pendant 1 an ou pendant 3 ans, l'enjeu est que la tumeur vessie ne récidive plus et ne s'aggrave pas dans le temps.

​

Quels sont les risque de la BCG thérapie?

Le BCG est une bacterie vivante qui n'est pas le bacille de la tuberculose mais le vaccin crée par Calmette et Guerin pour guérir la tuberculose; c'est un organisme qui provoque une réaction immunitaire mais qui ne se multiplie jamais chez l'homme et qui ne peut être transmis d'un individu à l'autre. 

 

Le BCG provoque une inflammation de la vessie responsable de symptômes qui peuvent être intenses: levers nocturnes, envies pressantes, douleurs vésicales... c'est une cystite qui ne dure que 24 à 48 h. En cas de persistance des symptômes, la règle est de retarder l'instillation suivante et en cas d'intolérance prolongée , c'est l'interruption de la cure et un traitement par association d'un antibiotique et d'un anti inflammatoire (TAVANIC et SOLUPRED). Dans notre centre, l'infirmière spécialisée recueille avant chaque instillation un autoquestionnaire qui relève tous les symptômes décrits par le patient.

​

Le BCG provoque également des symptômes généraux comme de la fièvre, sensation de fatigue, voire des réactions articulaires et d'autres inflammations qui sont liées à la migration du bacille dans l'organisme, provoquant des symptômes inflammatoires qui persistent plus de 7 jours ou sont très intenses. Le traitement est le même.

​

Les effets secondaires sont fréquents mais ils sont le plus souvent bénins. Il est important que le patient puisse les signaler et en parler avec l'infirmière qui décide si une consultation avec l'urologue est nécessaire. Il faut savoir être patient et toujours avoir à l'esprit qu'il s'agit d'un cancer et que le bénéfice du traitement est bien supérieur au risque.

 

Que faire lorsque le BCG ne fonctionne pas? 

En cas de récidive alors que le traitement est bien conduit, il ne faut pas céder à la panique et toujours revoir la possibilité d'une nouvelle résection et d'une nouvelle cure. Néanmoins lorsque la tumeur est plus grave, il ne faut pas hésiter à considérer un traitement plus radical comme une cystectomie avec un remplacement vésical.

bottom of page