Après plusieurs années à conseiller les patients sur leur pathologies prostatiques, je me rends compte qu'il y a encore du travail pour éduquer, informer et corriger certaines "croyances" sans impact réel mais qui valent le coup que l'on en parle.
NON le vélo ne donne pas le cancer de la prostate, tout au plus, le PSA va augmenter de 10% . Le vélo peut entraîner des douleurs au niveau du périnée mais de là à provoquer ou accélérer la formation d'un cancer! Plusieurs patients ont dû interrompre leur activité préférée avec l'inquiétude d'avoir déclenché leur propre pathologie. La prostate est un organe qui est placé sous la vessie, au contact du périnée mais à distance (5 cm) et séparé d'une épaisse couche de muscles. La selle peut comprimer la région mais la pression est limitée par les deux branches des os du petit bassin (ischio pubienne). En revanche, la position assise sur une selle standard peut être douloureuse dans les suites d'une intervention prostatique ou périnéale. Il suffit d'attendre un bon mois avant de retourner rouler...
NON le volume de la prostate n'est pas lié à la possibilité d'un cancer de la prostate, il n'y a donc pas lieu de s'inquiéter si l'échographie montre l'augmentation du volume de la glande au dernier contrôle. Le volume prostatique est essentiellement lié à la présente d'une zone hypertrophique au centre de la glande (ADENOME) qui n'est pas la zone dans laquelle se développe le cancer. Le volume prostatique peut être augmenté sans causer de symptômes. Il n'y a donc pas à s'inquiéter et rester vigilant sur les symptômes urinaires comme les levers nocturnes, les envie pressantes, les blocages, la sensation de mauvaise vidange de la vessie.... qui doivent amener à consulter.
NON les éjaculations répétées ne protègent pas du cancer de la prostate... il fallait être bien sot pour émettre une telle hypothèse et faire une étude clinique à ce propos.
NON le jeun cétonique ne permet pas de contrôler l'évolution du cancer. Au contraire, le risque est un affaiblissement et la survenue de pathologie annexes liées à la dénutrition. Le cancer de prostate touche les sénior qui ont besoin de tout leur glucose pour alimenter leur cerveau. En revanche, je conseille volontiers un régime de type diabétique pour améliorer la tolérance aux traitements hormonaux.
Pour le reste des questionnements plus spécialisés, je vous invite à consulter les chapitres dédiés ..